Quatre jeunes Juifs, Ă©migrĂ©s de pays arabes en Palestine, sous mandat britannique dans les annĂ©es 1940, sont recrutĂ©s par les services secrets et infiltrĂ©s au Liban et en Syrie. Bravant mille dangers, ils sâintĂšgrent aux populations locales et participent Ă la guerre de 1948 par des opĂ©rations de renseignement et de sabotage. Ils poursuivront ensuite leur carriĂšre au Mossad.  à partir de ses rencontres avec les agents secrets et la consultation des archives officielles, Matti Friedman (Le Codex dâAlep, NB juin 2014), journaliste nĂ© Ă Toronto mais installĂ© Ă JĂ©rusalem depuis 1995, relate le dĂ©roulement, parfois improvisĂ©, de certaines des missions de ces premiers espions, sans beaucoup de formation ni de moyens, mais avec beaucoup de courage et de sang-froid. Il met en valeur lâextraordinaire facultĂ© des Juifs orientaux Ă se fondre dans la population arabe, leur anxiĂ©tĂ© Ă vivre, seuls, sous couverture. Il exprime le regret que les fondateurs de lâĂtat dâIsraĂ«l se soient prĂ©occupĂ©s dâorganiser la nouvelle nation avec les AshkĂ©nazes, nĂ©gligeant les SĂ©farades quâils mĂ©prisaient, minoritaires Ă lâĂ©poque mais Ă Ă©galitĂ© aujourdâhui. Cet essai, facile Ă lire malgrĂ© quelques dĂ©fauts de construction, Ă©claire le rĂŽle mal connu des Juifs « noirs » dans la crĂ©ation de lâĂtat hĂ©breux. (H.V. et M.Bo.)
Espions de nulle part
FRIEDMAN Matti