Falcó

Salamanque, 1936. Appartenant au groupe des opérations spéciales, Falcó est missionné par son supérieur pour délivrer le fondateur de la Phalange, Primo de Rivera, retenu prisonnier par les Révolutionnaires dans une forteresse d’Alicante. Ancien trafiquant d’armes, l’homme est aguerri et se prépare à une banale mission de routine. Sur place, de jeunes nationaux infiltrés seront ses compagnons d’armes.  Auteur de très nombreux ouvrages, Arturo Pérez-Reverte (Deux hommes de bien, NB juillet-août 2017) renoue ici avec l’histoire contemporaine de l’Espagne. En préalable, et par l’intermédiaire de son héros, il redéfinit chaque camp au moment de la bataille de Madrid et esquisse les rivalités souterraines qui agitent les nombreuses factions du parti national. L’auteur restitue bien l’ambiance de suspicion générale, l’ampleur et la violence des luttes qui ravagent le pays. Personnage flamboyant, beau, séducteur, amoureux des femmes et fin stratège, l’agent secret alterne réflexions et actions et progresse méthodiquement dans une situation qui se complique dangereusement. Des personnages secondaires attachants trouvent une juste place dans cette partie d’échecs où les scènes intimes succèdent aux interrogatoires musclés. Cependant, le suspense est affaibli par une narration qui s’étire en longueur et se perd un peu dans les détails. (M.R. et L.C.)