Ève, journaliste et psychologue, se rendant à Vienne pour un reportage sur les migrants, rencontre au musée un violoncelliste de renommée internationale. Très vite, elle va vivre une passion dévorante avec lui en marge de sa vie familiale qu’elle partage avec Paul et leur petite fille. De nature dépressive, elle remonte dans sa généalogie et ses souvenirs d’enfance pour comprendre le mal qui frappe les femmes de sa famille et ce qu’a engendré la déportation de son grand-père.
Une soif irrépressible de reconnaissance, d’amour semble guider les pas de la narratrice. La difficulté de vivre avec une schizophrénie héréditaire et les déséquilibres affectifs qui en découlent sont décortiqués par le menu et rendus avec délicatesse. Dans L’inachevée (NB octobre 2008), l’héroïne cherchait déjà à se libérer du poids du passé. Ce récit mené à la première personne, lourd de souffrances, de remords et de culpabilité, est parcouru de moments très forts dans une écriture maîtrisée qui épouse l’humeur de la maladie et parfois exige un déchiffrage difficile tout comme la construction complexe de ce roman en forme d’analyse psychanalytique autobiographique. (E.Ca. et L.K.)