En collaboration avec Laura Bloom, qui partage sa vie depuis peu, le photographe Emmanuel Lorne prĂ©pare une installation montrant 368 portraits de femmes disparues. Il est approchĂ© par un taxidermiste exerçant depuis un demi-siĂšcle au MusĂ©um dâhistoire naturelle de Paris pour rĂ©aliser les illustrations dâun catalogue historique. Chacun dans son domaine excelle Ă rendre vie et les deux hommes ont en commun plus quâils ne lâimaginent.  Dans un rĂ©cit audacieux et Ă nul autre pareil, Philippe Renonçay (Le dĂ©faut du ciel, NB avril 2012) aborde le sujet dĂ©licat de la reprĂ©sentation post-mortem et entreprend un voyage intemporel au plus profond de lâĂąme. Insensiblement, Ă la faveur de rencontres et de souvenirs, il prend le lecteur par la main pour lâemmener de lâautre cĂŽtĂ© de la « chambre noire ». PortĂ©e par lâamitiĂ©, lâamour inouĂŻ pour une femme et la folie dâun homme, leur quĂȘte philosophique est animĂ©e par la notion de « survivance » posthume. Par ses dialogues et ses flĂąneries dans les rues de Paris, le rĂ©cit restitue une atmosphĂšre de nostalgie ; puis la sensation devient Ă©nigmatique, porteuse dâune magie sombre et funeste. On en ressort comme envoĂ»tĂ© si lâon accepte de se laisser porter par cette narration littĂ©raire Ă©tonnante. (S.D. et Maje)
Les portraits de Laura Bloom
RENONĂAY Philippe