Cet essai est une mise en abĂźme. OmniprĂ©sente, Siri Hustvedt (Un monde flamboyant, NB dĂ©cembre 2014) se regarde en train de dĂ©cortiquer, en toute subjectivitĂ©, le regard des artistes du XXe siĂšcle sur les femmes : Picasso, vampire amoureux de ses modĂšles, fĂ©minitĂ© synonyme de futilitĂ© pour Beckman et hermaphrodisme pour lâambigu de Kooning. Ă lâexceptionnelle Louise Bourgeois est consacrĂ© un chapitre entier et lâauteure Ă©voque Ă©galement Mapplethorpe et Almodovar ou Wim Wenders filmant Pina Baush. Au tiers de lâouvrage elle passe Ă la littĂ©rature avec Susan Sontag, Ă la pornographie et Ă l’Ă©rotisme avec Histoire dâO. Puis elle aborde un domaine plus personnel, dĂ©jĂ largement Ă©voquĂ© dans des livres prĂ©cĂ©dents : son expĂ©rience enrichissante de professeur dans un hĂŽpital psychiatrique, et sa propre analyse dont elle sort presque Ă©merveillĂ©e, « Jâai Ă©crit ce que je nâaurais pas pu Ă©crire avant ». Un essai brillant, fascinant dâĂ©rudition, rĂ©solument fĂ©ministe, mais dont la lecture demande attention, connaissances artistiques et ouverture dâesprit. (C.-M.M. et M.-C.A.)
Une femme regarde les hommes regarder les femmes
HUSTVEDT Siri