Dans une ville de province, Marie Nimier organise un « appel Ă confidences », petites affichettes dans les lieux publics Ă lâappui. Les yeux bandĂ©s, elle reçoit les volontaires dans un appartement prĂȘtĂ© par la Mairie. Anonymement, chacun se confie par oral, par Ă©crit ou sur le site dĂ©diĂ©.  Â
Ces confessions provoquĂ©es par Marie Nimier (La plage, NB mars 2016) deviennent la matiĂšre premiĂšre dâun court petit livre, sorte de pot-pourri dâimpressions, dâĂ©motions ou souvenirs fugitifs, de dĂ©sirs refoulĂ©s, de cris de colĂšre. Chacune dâelle s’accompagne de sentiments divers â nostalgie, tristesse, culpabilitĂ©, regrets, remords, plaisir â comme autant de petits Ă©chantillons de la nature humaine, dâune tonalitĂ© gĂ©nĂ©rale plutĂŽt sombre. Elles troublent et enrichissent la romanciĂšre, bien dĂ©cidĂ©e à « sâeffacer derriĂšre la parole des autres », exception faite dâun dernier aveu personnel sur la souffrance ressentie devant lâabsence du pĂšre. Le moins quâon puisse dire est que lâexercice â ou faut-il lâappeler expĂ©rience ? â auquel elle sâest livrĂ©e est original et mĂȘme intĂ©ressant. Mais aussi que la rĂ©alisation, cette Ă©numĂ©ration un peu lassante de confidences hĂ©tĂ©roclites laisse une impression mitigĂ©e et un goĂ»t dâinachevĂ©. (V.A. et M.-N.P.)