Deux jeunes amis vont à la chasse aux canards. L’un se brise la colonne vertébrale en sautant dans l’eau. Une famille se réunit pour un enterrement : tensions assurées. Un homme part sur son voilier retrouver une guérisseuse et, après le vol du bateau, devient jardinier en Floride. Une voiture est retournée au bord de la route, simulacre d’accident pour fuir la police avec le véhicule du premier conducteur qui s’arrêtera. Quarante-cinq nouvelles, de quatre à cinquante pages dont le décor est l’Amérique profonde, celle des cow-boys de petits ranchs ou d’employés modestes dans des villes perdues. Thomas McGuane (Le long silence, NB janvier-février 2017) y place un héros, innocent et naïf, victime de malchance, de malheur, ou d’un malfrat rusé aux méthodes inattendues. Avec toute la finesse de son écriture, il raconte, à son habitude et sur un ton distancié, des histoires bien sombres arrivées à des personnages en dérive dont l’avenir incertain reste souvent en suspens. Dans cet univers très américain, la seule sérénité vient de belles pages sur la nature, les seuls plaisirs de la chasse, des chiens et des chevaux, ou d’un bel envol de sarcelles. Un ensemble inégal où les récits les plus courts sont les mieux réussis. (V.M. et C.M.)
Quand le ciel se déchire
MCGUANE Thomas