Richard est hospitalisĂ©. Il ne sait pas ce quâil a, mais il veut rentrer chez lui. Un ancien ami, qui ne lâavait jamais perdu de vue, lui rend visite et Ă©voque pendant toute son agonie les souvenirs dâune vie sous lâemprise des drogues. Lâalcool, la dĂ©fonce et le « sirop des rues » ont eu raison de la santĂ© de Richard, mĂȘme si lâamitiĂ© des siens lâa souvent sauvĂ© de lui-mĂȘme.   Dominique Fabre, auteur dâune vingtaine de romans (Les soirĂ©es chez Mathilde, NB avril 2017), exprime ici la douleur de perdre un ami. Parlant Ă son lecteur Ă la premiĂšre personne, il dĂ©crit avec force dĂ©tails, ses visites Ă lâhĂŽpital. Le quotidien des malades est particuliĂšrement bien rendu : le mutisme des mĂ©decins, le dĂ©vouement des infirmiĂšres, la honte ressentie face Ă un corps qui se dĂ©grade ou encore la difficultĂ© de communiquer entre les malades et leurs visiteurs. Cependant lâensemble reste trĂšs superficiel. Si quelques souvenirs dâadolescence sont Ă©voquĂ©s, ce sont surtout les moments de dĂ©tresse et dâurgence absolue qui sont relatĂ©s de façon assez rĂ©pĂ©titive. Il manque une vĂ©ritable analyse des personnalitĂ©s et de la construction des liens dâamitiĂ© pendant lâadolescence. (A.-M.G. et L.K.)
Je veux rentrer chez moi
FABRE Dominique