Au Surinam, dans la forêt amazonienne, deux Indiens, le père et le fils, Alimiye, attrapent une picolette, un oiseau chanteur. Le père la vendra à la ville, Paramaribo, quand elle se sera habituée à chanter en cage. Le lendemain, la soeur, au collège en ville, rentre avec ses camarades, l’année est finie ; comme plusieurs autres filles, elle est enceinte. À Paramaribo, Joey, taxi débutant, charge un jour un client, Max, qui participe à des concours de picolettes. Curieux, il va y assister, puis économise pour acheter un oiseau -au père d’Alimiye. Max lui donne des conseils. L’autrice est une ancienne de l’OMS qui a beaucoup voyagé. C’est donc une vision actuelle, dépourvue de clichés et de folklore, qu’elle donne du Surinam et des Indiens. Sans éluder les problèmes qui peuvent exister (les grossesses des adolescentes indiennes, la vie difficile des orpailleurs clandestins, les relations hommes/femmes empreintes de machisme), l’histoire se concentre sur Max, son projet de faire de l’oiseau un champion et sa rencontre avec une jeune Brésilienne. La picolette exprime ses pensées dans des bulles bleues, pour un pendant comique. Le ton est résolument optimiste et tendre, le dessin demi-réaliste s’orne de jolis portraits d’oiseaux et l’on s’attache rapidement aux personnages. Un joli conte amazonien. (M.D.)
Picolette
GARANCHER Laure