Le cinquième bateau

Entre une grand-mère qui l’a rudoyée et une mère immature qui n’a que faire d’elle, Jarka, douze ans, s’ennuie. Aux autres gamins qui traînent dans la même banlieue triste de Bratislava, elle préfère la solitude d’une cabane délabrée au milieu des vignes, en périphérie, où elle peut rêver. Un jour, près de la gare, une jeune mère laisse deux enfants, deux jumeaux, dans leur landau et disparaît. Jarka emmène les deux bambins dans sa cabane, bientôt rejointe par le jeune Kristian qui vient de fuguer.    Dans son premier roman l’auteur met en scène une aventure étrange : celle d’enfants en rupture familiale, qui jouent à la « famille » comme on joue à la poupée. Un foyer en miniature, hors-la-loi, loin d’adultes « mal-aimants ». Les deux personnages, attachants à force d’inconscience et d’amour à revendre, naviguent à vue, au gré d’une houle d’émotions contradictoires. L’héroïne, passionnée et impulsive, hésite entre rêve et réalité, entre présent et passé, en attente d’un cinquième bateau. Un roman d’initiation loin des codes du genre, loin aussi des clichés sur l’enfance malheureuse… Des jeux interdits dont le récit se lit d’une traite. (A.-M.D. et C.B.)