Depuis un accident, Daniel a le coeur fragile. Il est en admiration devant son grand-père, Joseph Vitterbo, qui souffre d’un cancer du poumon en phase terminale. Tous deux se retrouvent dans la même maison de repos. Joseph, né dans une famille pauvre en Italie où il a vécu durant l’ère mussolinienne, affirme devant son petit-fils s’appeler Julio Dellacrocce. Daniel va l’interroger sans relâche, ainsi que sa grand-mère Anna et sa mère, afin de découvrir le passé de cet homme fruste, vraie force de la nature, qui semblait indomptable. Michel Maisonneuve est journaliste et romancier (L’histrion du Diable, HdN février 2015). Il fait une assez fine analyse psychologique du petit-fils, naïvement admiratif et ignorant tout des dures conditions de vie en Italie avant et pendant la dictature fasciste. De même, l’itinéraire de Joseph, né Dellacrocce, patronyme auquel il veut rester fidèle et qu’il a du abandonner par un enchaînement de circonstances, se comprend : peu instruit, il s’est engagé sur des voies discutables avant de les regretter amèrement. Malheureusement, la fin du roman, artificiellement compliquée et dramatisée, est peu convaincante. (M.F. et C.-M.M.)
Une vieille colère
MAISONNEUVE Michel