Il vit seul dans un hameau à l’orée de la forêt de Hardt, poursuivi par on ne sait quels démons. Que s’est-il exactement passé il y a dix ans, au cours de ces vacances en Calabre où son ami a trouvé la mort ? Des crises de panique insupportables le démolissent. Au fil des jours, il s’évertue à mettre des mots sur cet événement qui l’obsède quand survient la mère de la victime, elle-aussi en quête d’un récit qui apaiserait son chagrin. Ce premier roman a tout d’un thriller psychologique. Qui parle, qui raconte ? Il s’ouvre sur une crise d’angoisse, celle du héros terrifié par un passé dont l’horreur émerge au fil de son ressassement d’une journée tragique. Tout l’art de distiller à petites doses un fait divers macabre aux frontières du cauchemar ! Pour dire cet innommable, la phrase se répète, s’allonge, ose une précision puis une autre sans pour autant coïncider avec une réalité qui lui échappe : les mots endiguent-ils la poussée toxique du souvenir ou du déni ? Belle interrogation d’écrivain. L’espace narratif de ce roman lui est tout entier dévolu. (C.B. et T.R.)
Dans la forêt du hameau de Hardt
LE FLOCH Grégory