Un homme met toute son énergie mentale à se fondre dans le paysage, au sens propre… Le paysage : un champ sur un plateau volcanique de Haute-Loire. Peu à peu, au fil de quatre saisons, l’homme instaure sa routine d’entraînement : relaxation, respiration, déconnexion, essai de dissolution pour faire corps avec le terrain qu’il a choisi sur une carte IGN pour sa disparition-dispersion. Il y parvient progressivement, dans une succession de sept tentatives de plus en plus oniriques qui lui révèlent sa propre nature tellurique. Juliette Mézenc imagine une façon littérale et métaphysique de s’accorder au monde : faire corps avec lui, accepter les métamorphoses que l’interaction avec l’extérieur impose. Le récit de cette déconstruction prend la forme d’un voyage initiatique presque immobile géographiquement tout en se prolongeant vers d’autres espace-temps. Ce texte poétique mais souvent hermétique est complété par un monologue plus politique et compréhensible sur le cycle perpétuel entre mort et vie. De la littérature expérimentale, d’accès difficile, portée par une très belle écriture. (T.R. et M.D.)
Des espèces de dissolution
MÉZENC Juliette