Elle enseigne la littĂ©rature, lui la sociologie Ă lâuniversitĂ© de Jussieu. Il est amĂ©ricain et, bien que trĂšs diffĂ©rents, ils sâaiment, se marient et ont une petite fille. Un soir de dĂ©cembre elle lâaccompagne Ă lâaĂ©roport dâoĂč il sâenvole une fois de plus pour son travail Ă Atlanta oĂč vivent ses parents. Mais son tĂ©lĂ©phone reste muet et il disparaĂźt sans laisser de traces.   Lors dâun sĂ©minaire, la jeune femme confie son histoire, vieille de quinze ans, Ă Philippe Vilain (La fille Ă la voiture rouge, NB novembre 2017). Celui-ci, sensible Ă son dĂ©sarroi toujours vif, et intriguĂ© par son rĂ©cit, lui propose, dâen faire le sujet dâun livre, avec son accord, en changeant noms, dates et quelques dĂ©tails. La narratrice y raconte sa solitude, son attente, ses espoirs déçus, le secret longtemps gardĂ© pour prĂ©server sa fille. Sây ajoutent des descriptions trĂšs rĂ©ussies dâAtlanta et de Huston oĂč elle Ă©tait partie enquĂȘter, en vain. Dans un style simple mais Ă©lĂ©gant, lâĂ©crivain Ă©voque lâamour indĂ©fectible dâune femme qui, tout en ayant refait sa vie, reste attachĂ©e Ă une « ombre ». Un Ă©loge Ă©mouvant de la fidĂ©litĂ©. (B.D. et M.-S.A.)
Un matin d’hiver
VILAIN Philippe