Telle une bouteille à la mer, une clé USB échoue quelque part au Maroc. Elle contient le journal de bord d’un journaliste qui se réveille au fond d’un local exigu sans issue et s’interroge, paniqué, sur ce qu’il lui arrive. Étrangement, l’endroit est hyper connecté : au mur, un automate lui livre – provisoirement –, sur simple clic, de quoi se nourrir, boire, se doucher, zoomer sur des images de lieux qu’il fréquente ou sur certains épisodes (pas toujours reluisants) de sa vie ; son ordinateur n’a ni connexion ni horloge ni calendrier. Tout en suscitant un vrai malaise, ce monologue tragique du prisonnier joue avec humour et dérision de sa confusion et de sa folie grandissante comme un chat le ferait avec une souris. Parodie kafkaïenne de l’ère numérique ? Fable sur la paranoïa des plumitifs de l’info, mystification gratuite ? Un des charmes de ce texte court et un peu léger est d’esquiver la réponse. Mais le lecteur est déçu. (A.Lec. et M.-C.A.)
La séquestration
CANO Nicolas