Talal Bahahmar est un noble patriarche, un original à la fortune colossale. Dix fois marié, il aime à se retirer au désert, dans sa palmeraie, confiant sa mère âgée aux soins de sa première épouse, jamais répudiée. Avec elles, vit sa petite fille Dahlia, qu’il a enlevée très jeune à sa mère anglaise et qui bouscule les codes. Mais c’est lorsqu’il fait de son jardinier son homme de confiance au détriment de ses fils que sa dynastie vacille. D’une plume de conteuse, Carine Fernandez signe une belle incursion dans les coutumes orientales, mêlant histoire politique et poids des traditions, romance et émancipation entre Égypte et Arabie saoudite. Après le douloureux Mille ans après la guerre (NB septembre 2017), son regard se tourne de nouveau vers l’Orient dans une fresque familiale où le monde d’hier se heurte à celui d’aujourd’hui. C’est avec un zeste de poésie, une pincée de realpolitik, quelques rivalités claniques, des fils jaloux, des femmes rebelles, la vénération d’un vieil homme pour sa mère et beaucoup, beaucoup de problèmes familiaux que l’auteure harmonise son récit autour d’un patriarche, de sa terre et de son jardinier égyptien. Une belle saga du désert saoudien. (Maje et M.-N.P.)
Un jardin au désert
FERNANDEZ Carine