Que fait-on avec cinq cerises dans le creux de la main ? L’un trouve le compte insuffisant, l’autre s’en contente. Le premier veut les dĂ©vorer, tandis que la seconde attend avant d’oser les dĂ©guster. Puis ce trĂ©sor devient l’objet de jeux de rĂŽle : dompteur, vĂ©tĂ©rinaire, jongleur. Cinq et cinq font dix comme les doigts des deux mains. Si on rassemble les cerises, elles deviennent munitions, dĂ©corations militaires ou bouquet de fleurs. L’imaginaire enfantin ne manque pas de ressources.   MalgrĂ© une belle illustration artistique aux couleurs tendres ou Ă©clatantes sur les pages de garde, la reprĂ©sentation des personnages, parfois juste Ă©bauchĂ©s, laisse une impression d’inachevĂ©. Le texte, s’il se veut poĂ©tique pour Ă©voquer pudiquement le deuil, est long pour de jeunes lecteurs qui ne penseront qu’Ă savourer les fruits rouges que l’on dĂ©tourne volontairement de leur destination finale. Difficile de ne pas cĂ©der au pĂȘchĂ© de gourmandise ! (M.-C.D.)
Il suffit de cinq cerises
FACCHINI Vittoria