Xavier est intelligent, charmeur… et excentrique, maître en l’art d’affabuler ; marié à une femme solide, il a six enfants. Bertrand est le rebelle, celui qui, tout en le chérissant, s’est constamment et violemment opposé à son père dont la dernière folie est l’achat de péniches à ses enfants en imitant leur signature. Comment faire un procès à son géniteur ? Alors quand ce dernier accepte de consulter à l’hôpital Sainte-Anne, mère et fils l’y accompagnent. Non sans péripéties… Bertrand Rothé est enseignant universitaire (Il n’y a pas d’alternative, écrit avec Gérard Mordillat, HdN août 2011). Le titre de ce roman, largement autobiographique, est la réponse de la mère à son fils qui s’étonne qu’elle n’ait pas voulu quitter un mari fantasque, hyperactif, dépressif… bref, épuisant. Le présent imprévisible alterne avec les souvenirs d’une enfance hors norme, entre rires et larmes. Jusqu’à ce que des médecins détectent un trouble bipolaire. L’auteur analyse le contexte d’une vie. Grâce au plein emploi des Trente Glorieuses, ce père instable a toujours retrouvé un travail éphémère. En défendant l’idée que la folie est partagée et créative, Mai 68 a contribué à mystifier des proches exaspérés ou fascinés. Un récit distancié sur un sujet grave. (L.G. et A.K.)
Avec un autre homme j’aurais eu peur de m’ennuyer
ROTHÉ Bertrand