1831. Justin, fils d’un notaire de Landerneau, prend, sur un coup de tête, la place de l’assistant de l’ingénieur chargé par le gouvernement de Louis-Philippe de rapporter en France le cadeau colossal (220 tonnes !) fait par Méhémet-Ali à son prédécesseur, le roi Charles X : l’obélisque de Louxor, édifié trente-deux siècles auparavant à la gloire de Ramsès II. L’épopée durera cinq ans et six mois. Ce septième récit de Robert Solé (Hôtel Mahrajane, NB janvier-février 2016) est un nouveau roman historique et d’aventures qui ne manque pas d’épreuves, de doutes, d’accidents ou d’exotisme. Les traversées hasardeuses alternent avec les descriptions techniques précises et documentées de toutes les étapes de l’impressionnante opération. Les conditions de vie très dures des Égyptiens en ce début du XIXe siècle sont montrées avec justesse. Un soupçon d’amourette avec une jeune brodeuse, tentée par les idées féministes des saint-simoniens, agrémente un peu l’ensemble. Les personnages sont juste esquissés. On voyage dans le temps et l’espace. Mais en définitive, l’intérêt historique de cette sage narration l’emporte sur le plaisir romanesque. (A.Le. et M.Bo.)
Les Méandres du Nil
SOLÉ Robert