Le procureur d’une petite ville d’Ohio, père de deux garçons et mari exemplaire, invite le diable dans sa maison par le biais d’une petite annonce. Un jeune Noir d’une douzaine d’années arrive alors chez lui. Adopté par la famille, il devient le grand ami du fils du même âge, tandis que sa présence réveille dans le voisinage des courants souterrains de violence, de haine et de racisme.
La famille est pittoresque, harmonieuse, la mère règne avec amour sur la nourriture, alignant à l’occasion quelques sardines à l’huile sur la tête des enfants. Ces folies légères contrastent avec la noirceur des pensées et des passés des autres habitants de la bourgade, où règne une rigueur morale toute apparente. Chaque chapitre est introduit par une citation du Paradis perdu de Milton. Et c’est bien un paradis d’innocence qui disparaît avec la révélation de l’homosexualité de l’aîné et un autodafé atroce, digne du Ku Klux Klan. Le récit, jour après jour, de cet été torride est fait par le cadet, devenu un pitoyable clochard. L’amour familial et fraternel, le culte de la justice, la bestialité des foules en forment la trame, alourdie par une abondance verbale inutile. Le thème était pourtant prometteur. (M.W. )