Rêverie

ZAHO Golo

Par un bel après-midi d’hiver, Monsieur Z, auteur raté de BD, a rendez-vous avec Xyao-Yu. Il lui donne un CD : Rêverie de Debussy. L’atmosphère y est flottante, les notes sont connectées comme les ramifications d’une toile d’araignée. Dès lors, les images s’enchaînent, décrivant un parcours étrange entre le quotidien de la capitale et la planète Jupiter dont les volutes sont tatouées sur les épaules de la jeune fille. En forme de rêveries diurnes, sept chapitres évoquent les voyages dans le temps, l’heure de pointe dans le métro ou une histoire criminelle.  Une certaine nostalgie plane sur cet album onirique où l’on retrouve souvent les images déformées d’un monde forgé par le LSD. Le tout donne une image emphatique d’un univers peuplé de nudités asexuées et de gentils monstres. Le métro lui-même, qui semble d’abord rattacher les héros à la réalité, ne manque pas de se mettre à planer. Un dessin doux, fait de nuances de sépia et de contours noirs, alterne entre le réalisme et le rêve, donnant à l’ouvrage une tonalité attachante, en dépit du pessimisme ambiant. (P.P. et Br.A.)