À la vue de son père assassiné lors d’une émeute à Tunis, le jeune Darius devient subitement muet. Blessé, il boite. Stella, sa mère, le pousse dans ses études pour accomplir le rêve paternel, mais, doublement handicapé, il n’y parvient qu’aidé par un professeur compréhensif. Quand il découvre la clarinette il se transforme et révèle un grand talent. Il suit les troupes américaines pour puiser aux sources du jazz aux États-Unis, mais affronte l’oubli et la misère. Soutenu par sa compagne, il trouve enfin sa voie. Philippe Hayat choisit de raconter l’éclosion d’un talent musical exceptionnel, inhabituel dans le milieu d’origine de son héros. Seul Blanc parmi des groupes noirs célèbres, le jeune homme est tour à tour adulé puis ignoré par les idoles des années quarante et cinquante du jazz américain. L’itinéraire du garçon est particulièrement émouvant car la rupture avec sa mère est douloureuse et la pauvreté une obsession permanente. Les circonstances dressent d’innombrables obstacles devant lui : révoltes arabes, reconquête de l’Italie en 1943, violences sociales de l’Amérique profonde, ségrégation et racisme. La description des activités musicales des groupes, des techniques et interprétations, est très détaillée, parfois un peu longue ou difficile à suivre. (S.La. et A.Lec.)
Où bat le coeur du monde
HAYAT Philippe