La nuit du 29 septembre 1902, Émile Zola et sa femme Alexandrine sont pris de malaises. Mauvaise digestion, empoisonnement ? L’auteur des Rougon-Macquart va vivre ses dernières heures. À demi conscient, il se remémore ses débuts difficiles, ses amitiés et ses amours, sa rage d’écrire et ses prises de position jusqu’à son fameux « J’accuse » lors de l’affaire Dreyfus. Dans ce roman bien documenté sur les personnages et les tensions de l’époque en ces temps d’antisémitisme exacerbé par l’affaire Dreyfus, Jean-Paul Delfino (Les voyages de sable, HdN décembre 2018) se plaît à faire revivre les protagonistes de ces intrigues et affrontements, évoquant de façon très convaincante la thèse complotiste : la mort de Zola serait un assassinat ourdi par ses ennemis politiques. Fils d’immigré italien, l’écrivain serait considéré par cette frange extrémiste comme un fauteur de troubles, obstacle au retour d’une société traditionnelle. En chapitres alternés entre le temps ralenti de la dernière nuit et l’activité fébrile de ses opposants, le roman s’organise très lisiblement, mais n’apporte pas d’éclairage original sur cet ultime épisode de la vie de Zola. (M.M. et M.Bo.)
Assassins !
DELFINO Jean-Paul