Atteint d’un cancer rarissime, Ramón a subi l’ablation de la langue. Muré dans le silence, malgré l’attention de sa femme et de ses enfants, l’avocat brillant perd soudain son gagne-pain. Aux difficultés financières s’ajoutent des traitements douloureux et inefficaces puisque la maladie progresse. Un perroquet devient son confident intime. Pour éviter la ruine de sa famille, Ramón ourdit un plan désespéré… Le registre du roman est l’humour noir. L’auteur, un journaliste mexicain, imagine un oncologue et un pathologiste cyniques qui utilisent leur malade pour atteindre la fortune et la gloire. Le personnage le plus odieux est le frère de l’avocat, véreux et sans aucune empathie, qui prête de l’argent à ce dernier pour mettre la main sur sa propriété. On admire le « héros » stoïque et prêt à tout pour défendre les siens, la psychanalyste dévouée spécialisée dans l’aide aux cancéreux et la fidèle et pieuse domestique. Si les personnages sont un peu stéréotypés, ce qui émousse l’émotion, ils n’en représentent pas moins la société mexicaine dans sa diversité. Quant aux digressions sur le cancer, parfois fantaisistes ou à l’inverse trop techniques, elles donnent un aperçu du questionnement actuel sur cette maladie. On rit parfois mais… jaune. (L.G. et A.K.)
Les mutations
COMENSAL Jorge