Raqqa, juin 2013. Dans les décombres de l’hôtel Crown Plaza touché par un bombardement, le commissaire Merwan Milet, syrien d’origine kurde, découvre le corps d’une très jeune fille. Sous le niqab, elle porte les dessous peu chastes d’une prostituée de luxe. Elle a été égorgée. Lorsqu’il se présente le lendemain au domicile des parents, il tombe sur une nouvelle scène de crime et est grièvement blessé.
Ce premier roman s’inspire très librement de personnages réels et d’éléments historiques : la concurrence entre les nombreuses factions au sein de la rébellion syrienne au régime de Bachar al-Hassad, la montée du pouvoir de l’État Islamique, l’élimination des Kurdes. On se perd dans les rivalités, les influences diverses et les noms de djihadistes fictifs ou non (malgré un index). Palabres politiques et péroraisons ennuyeuses noient l’intrigue policière qui vire au roman d’espionnage dans lequel un enquêteur-narrateur ambivalent, immodeste et rusé mais très peu clairvoyant avec les femmes, joue un double jeu dangereux pour lui-même et ses proches. Un résistant à l’oppression très peu crédible. Second degré grinçant parfois difficile à supporter. (T.R. et C.-M.T.)