Maintenant je vais raconter

Les parents de Mamadou sont trop pauvres pour réaliser le rêve de leur fils, aller à l’école et apprendre le français. Le rêve s’éloigne encore plus quand l’enfant et sa mère rejoignent le père en Libye et qu’un bombardement le laisse orphelin. L’espoir renaîtra plus tard avec le mirage d’un départ pour l’Europe. Mamadou, adolescent, suit le parcours périlleux des migrants. Miraculeusement arrivé en Sicile, une autre aventure l’attend, clandestin en route pour la France.   Le récit est un témoignage, recueilli oralement et retranscrit par une ancienne professeure de français. En dépit des innombrables épreuves traversées, le ton est sobre, au risque de ne pas vraiment captiver. Au-delà du parcours connu et tristement semblable des migrants, la partie qui interroge le plus concerne les tracasseries administratives en France, les radiographies des os pour prouver qu’on est mineur, les renvois d’une ville à une autre, avec pour mission de se débrouiller seul avec une civilisation dont on n’a pas les codes. Il y a des mains tendues, des gens qui prennent des risques et une histoire qui finit bien. Mais que de détermination, de courage et de bonne volonté a-t-il fallu à Mamadou ! Il y a là matière à réfléchir et admirer.(A.-M.R. et M.-T.D.)