Au bord dâun canal, un homme bascule et se noie. Câest un crime, la premiĂšre phrase du livre lâatteste : « Jâai tuĂ© cet homme ». Qui parle ? On saura tout au plus que câest une femme. Les chapitres courts donnent des bribes de fiction qui sont comme des tableaux. Un homme, deux femmes ou est-ce une seule ? LâĂ©criture entretient le doute. Les images de FrĂ©dĂ©ric Khodja ajoutent leur touche de mystĂšre sans que lâon puisse les relier au rĂ©cit. Une maison, un canal, la nature⊠Si le premier chapitre sâouvre sur un fait prĂ©cis, la mort dâun homme, Marie-Laure Hurault nous Ă©gare ensuite. Le rĂ©cit est fait de personnages fuyant tels des fantĂŽmes, de pistes qui se contredisent, de retours en arriĂšre. Plusieurs scĂšnes entre un homme et une femme sont racontĂ©es sans quâon puisse les rattacher Ă une chronologie. Impossible de reconstruire une histoire qui se tienne. Seul le canal impose sa prĂ©sence inquiĂ©tante, câest le lieu du danger, de lâangoisse, du surnaturel. Un livre dĂ©stabilisant qui cherche sans doute Ă rĂ©inventer la notion de rĂ©cit mais qui aura du mal Ă accrocher un lecteur. (F.E. et E.M.)
Au canal
HURAULT Marie-Laure, KHODJA Frédéric