Faisons un rĂȘve, comme le suggĂšre Ella Fitzgerald, et laissons-nous envoĂ»ter par les musiques du jazz. VĂ©hiculĂ© par les esclaves noirs dont il exprime les tourments, ce style a envahi l’espace musical en y apportant la joie et l’envie de danser comme Fred Astaire. Saxophones et clarinettes, trompettes et batterie scandent le rythme quand le piano de Duke Ellington n’offre pas un solo inoubliable. Le son instrumental est un prolongement, voire une imitation de la voix, qui peut alors se faire borborygmes ou onomatopĂ©es. Ragtime, blues, boogie-woogie et scat offrent les modulations de voix chaudes et puissantes.  Carl Norac puise dans ses souvenirs heureux au sein d’une famille aimante pour faire partager anecdotes et langage poĂ©tique. Il jongle avec les mots qui swinguent, un orchestre s’improvise avec balai et fourchettes, un rythme de claquettes permet Ă une chrysalide de se mĂ©tamorphoser en joli papillon. L’anglais n’est pas un handicap car on comprend que jump, jump appelle le mouvement et les doigts claquent sur la musique de Gershwin. Ilya Green apporte sa note joyeuse qui s’affiche sur doubles pages avec une illustration lumineuse semĂ©e de graphismes et de partitions dĂ©coupĂ©es. (M.-C.D.)Â
Happy jazz + CD
NORAC Carl, GREEN Ilya