Comme dans les trois tomes précédents, la série poursuit sa description minutieuse du fonctionnement du commissariat de police de Baltimore. Par petites touches et épisodes rapides, tous les thèmes propres au microcosme spécialisé dans les homicides sont abordés : comment une enquête qui tarde à trouver sa conclusion finit par « prendre la tête » de Pellegrini. Comment la cohabitation dans les bureaux entre deux fortes personnalités pourrait mal finir. Comment le souci de l’efficacité peut pourrir l’ambiance d’un service entier. Comment le fonctionnement interne du service peut amener certains à souhaiter se voir affecter à résoudre de « vrais et beaux homicides ». Quelle ambiance règne dans la salle des autopsies… C’est un vrai documentaire, précis comme un rapport de police, qui met en scène les aspirations de ces hommes plongés jusqu’au cou dans le sang et la violence de leur quartier. Obligés de trouver une distance suffisante pour ne pas être atteints par les horreurs qu’ils côtoient, ils arrivent à se protéger par une certaine dose d’humour. Le dessin souvent statique aux encrages appuyés et la construction graphique résolument moderne contribuent à renforcer la lourdeur de l’ambiance. On ne s’ennuie pas avec cet éclairage original du monde policier. (Y.H. et V.L.)
Une année dans les rues de Baltimore (Homicide ; 4)
SQUARZONI Philippe