Katia, fille de communistes ayant fui l’Espagne franquiste, vit à Berlin-Est avec ses parents et sa jeune soeur. La construction du Mur va bouleverser leur existence. Johannes, étudiant à l’Ouest, rencontré fortuitement, tombe amoureux d’elle et organise sa fuite. Sans donner la moindre explication, elle quitte sa famille et ne manifeste aucun état d’âme. C’est le premier roman de l’Espagnole Aora Moreno Durán, par ailleurs auteure de deux biographies. Avec en toile de fond un événement majeur pour l’Europe – la construction et la chute du Mur de Berlin – il s’agit surtout de la vie d’une famille partagée entre deux pays. Les parents nostalgiques de l’Espagne sont déracinés, et la jeune femme reste une étrangère dans une famille et un environnement déroutants pour elle. Après la chute du Mur et son divorce, elle retourne à Berlin-Est et comprend alors quelles conséquences dramatiques son départ a occasionnées pour ses parents et surtout sa jeune soeur qui a dû seule assumer les conséquences de son acte. Les chapitres sont courts, le récit bien mené, les émotions finement analysées. Dommage que l’écriture charrie des formules banales quelquefois, incompréhensibles à d’autres moments. (B.D. et M.S.-A.)
De l’autre côté, la vie volée
MORENO DURÁN Aroa