Cléo part vivre à New York et emporte un cartable dans lequel son grand-père maternel, Adrián, a regroupé des souvenirs. Elle sait que c’était un musicien espagnol qui a fui Franco à la fin des années trente et qu’il n’a jamais voulu épouser la Française avec laquelle il a fondé une famille. Un silence lourd pèse sur ce passé dont s’enquiert l’héroïne, prise par un « besoin obscur et impérieux de rétablir la communication entre passé et présent ». Éléonore Pourriat est scénariste, actrice et réalisatrice. Elle écrit un premier roman sensible et réaliste étayé par des photos. On suit pas à pas l’analyse des fragments, les recherches en France et en Espagne, les réactions des membres de la famille sur trois générations et « l’intranquillité » de l’héroïne. Malgré un style très fluide, c’est long, répétitif et il est difficile de situer les membres de cette saga qui portent souvent les mêmes prénoms. Au final, l’assemblage progressif des informations pose, en pointillés, des jalons sur la carte muette de la mémoire familiale, reconstitue la trajectoire de l’aïeul sur un fond historique et tisse des liens par-delà les frontières. Une intéressante remontée dans le temps pour refaire l’histoire et réparer les vivants. (D.D. et M.Bo.)
Histoire d’Adrián Silencio
POURRIAT Éléonore