Les Français figurent parmi les plus riches du monde, mais ne s’estiment pas heureux et se jalousent mutuellement. Pour expliquer ce paradoxe, Denis Olivennes, entrepreneur et essayiste (Mortelle transparence, NB mai 2018), démontre clairement, chiffres à l’appui, que le modèle français est devenu obsolète. Pour amortir les difficultés économiques, les prélèvements obligatoires ont augmenté, accusant les défauts d’un État-providence coûteux mais peu redistributif car essentiellement assurantiel, de surcroît corporatiste et étatique. Coincées entre les « rentiers » et les « assistés », les classes moyennes ont été oubliées : ponctionnées mais peu aidées, majoritairement actives, victimes d’un chômage élevé touchant surtout les moins qualifiés, elles sont privées désormais de l’ascenseur social… Les remèdes proposés à nos maux sont connus. Pour réunifier la République éclatée, une « révolution » de l’égalité suppose de travailler plus, réduire le chômage, redistribuer plus équitablement, simplifier la fiscalité, unifier les régimes sociaux, décentraliser, former davantage… Chemin épineux alors que le malheur est délicieux ! Un livre de vulgarisation réaliste et honnête. (L.G. et A.-M.D.)
Le délicieux malheur français
OLIVENNES Denis