Harmonie des vents contraires

À cinquante ans, Christophe est victime un soir dans Paris d’une chute de vélo consécutive à un accident vasculaire cérébral. Il est heureusement vite pris en charge à La Pitié-Salpêtrière. Il ne perd ni sa mémoire ni ses facultés cognitives, mais souffre d’une héminégligence du côté gauche. Commence alors pour lui une période de soins et de rééducation d’un an jusqu’au retour à la vie normale.   Christophe Perrier raconte dans ce récit autobiographique son expérience de survivant contraint de composer avec la souffrance et l’humiliation d’être diminué. Le journaliste, auparavant grand voyageur et sportif accompli, se découvre assigné à résidence. Loin de se morfondre, il aborde, avec optimisme et détermination, les exercices imposés par les thérapeutes. Le prestigieux hôpital parisien est présenté comme un havre de paix géré par des soignants tous dévoués et compétents. L’auteur évoque avec naturel la sympathie qu’il éprouve pour ses compagnons d’infortune. Il devient un « phénix heureux », grâce à la littérature et aux arts et pratique avec élégance l’autodérision, notamment à propos de son incorrigible syllogomanie. Un éloge appuyé de la bienveillance et une magnifique ode à la vie dans une confession d’une étonnante légèreté et d’une remarquable érudition. (A.K. et J.G.)