Beauvoire est pompiste dans une station-service situé à Pantin, en bordure du périphérique parisien. Pour s’occuper pendant ses journées, outre l’accueil des clients, il regarde des séries B ou Z, joue aux dames avec un ami, observe la maison abandonnée en face de la station, qui donne d’étranges signes d’activité. Il drague une cliente japonaise avec laquelle il va de surprise en surprise, sert de poste restante pour des livres contenant des messages codés, organise des expos de photos contre l’avis de son chef, réfléchit sur la société qu’il côtoie… Depuis son poste d’observation en marge de la ville, le narrateur collecte la matière de ses réflexions, qu’il aligne sous forme d’anecdotes, descriptions, aphorismes, pensées, mésaventures, rêveries qu’il numérote avec soin. Son regard détaché de sociologue improvisé (il aime « citer » Baudrillard) introduit un soupçon de mise à distance et en perspective de la vie actuelle. L’impression générale qui se dégage des chroniques est celle d’une fantaisie ironico-parodique. On est convié à une aventure immobile empreinte d’absurde, légère et dépaysante. (M.D. et C.B.)
Chroniques d’une station-service
LABRUFFE Alexandre