La gendarmerie d’Avrantin-sur-Orne prévient la jeune femme que sa mère, âgée de soixante et un ans, est morte dans un incendie. Elle ne l’avait pas vue depuis quatre ans et sa mise sous curatelle à la sortie d’un séjour en hôpital psychiatrique. Après avoir trié et vidé l’appartement ravagé, profondément bouleversée, elle cherche à rassembler les bribes de son passé chaotique – et détesté – auprès de cette mère toxicomane, alcoolique avec des accès de démence. Mais ses souvenirs sont-ils incontestables ? Sa mère ne l’aimait-elle pas ? Dans ce récit, probablement autobiographique, illustré de quelques photos, Paula Vézac, conservatrice du patrimoine, cherche à apaiser ses remords et découvre l’amour caché de sa mère. Écorchée par sa disparition, elle tente de reconstituer les dernières années solitaires de sa génitrice, de retrouver des traces de son enfance normande, dans les années cinquante, avec la misère, l’alcool et un père maltraitant. Elle revit l’insécurité et les incohérences de sa propre jeunesse. Et finalement la culpabilité dévastatrice laisse place à une reconstruction apaisée. D’une écriture sèche, sans aucun pathos, l’auteure peint de façon poignante, un « amour invivable » entre une fille et sa mère. (C.P. et H.V.)
Terre brûlée
VÉZAC Paula