En 1969, Henri Vergès, frère mariste, débarque en Algérie. Il sera vingt-cinq ans hôte de l’islam, complètement immergé dans la langue et la culture arabes. Directeur de l’école Saint-Bonaventure, il y reçoit une centaine d’enfants musulmans. Quand l’enseignement est nationalisé, il devient professeur dans l’isolement d’une austère région de hauts plateaux, puis responsable à Alger d’une bibliothèque pour lycéens (dont deux tiers de filles). Il restaure cette ancienne demeure dans son état originel pour que les jeunes s’imprègnent de leur patrimoine culturel. Au moment où la violence se déchaîne, il les accueille dans cette atmosphère paisible et studieuse. Il y sera assassiné en 1994, solidaire du peuple algérien (martyre évoqué dans Jusqu’au bout de la nuit, N.B. déc. 1999). Les témoignages de ceux qui ont approché Henri Vergès font la trame du récit. Ils sont unanimes à vénérer ce « frère », dépouillé, ouvert au dialogue islamo-chrétien dans le respect mutuel des traditions spirituelles de chacun, indéfectiblement fidèle à sa foi, à la prière, à ses engagements d’éducateur.
Henri Vergès : un chrétien dans la maison de l’islam.
MASSON Robert