L’auteur, universitaire, se sert presque exclusivement des travaux de sa thèse sur les emplois du Grand Bazar de Lyon de 1886 à 1974 pour étayer son propos : dès l’origine du grand commerce, vers 1880, des emplois d' »auxiliaires » ou « temporaires » ont été créés à côté du personnel stable « titulaire », destinés au remplacement d’employés malades, en congé ou en repos hebdomadaire. Horaires, salaires, congés, modalités d’embauche et de licenciement ont évolué selon les circonstances : telles la guerre de 1914, puis les lois sociales de 1936, réglementant aussi l’ouverture des magasins et la classification des emplois (mises entre parenthèses pendant l’Occupation). Chaque fois les employeurs ont dû retrouver par artifice la flexibilité de l’emploi, répondant à celle de la demande des clients : les « contrats à durée déterminée » sont pratiqués depuis longtemps ! Des annexes très complètes et des tableaux bien documentés parlent mieux au lecteur que le discours thésard, au style confus et verbeux.
Un siècle d’emplois précaires : patron-ne-s et salarié-e-s dans le grand commerce (XIXe-XXe siècle).
BEAU Anne-Sophie