Un père souvent absent, une petite soeur frondeuse, des déménagements, tels sont les souvenirs d’enfance qui permettent au narrateur de laisser voguer sa pensée sur l’horizon, la magie des pages imprimées, la parole ou l’infini. Lycéen, puis étudiant en théologie pour comprendre la vocation de son père pasteur, il est, avec ses amis, amateur de contemplation, de philosophie et de poésie. Le décalage s’installe dans ce Tchad des années quatre-vingt entre la volonté quasi désespérée de certains de ces jeunes de franchir le pas de la « modernité » et la pesanteur de la « vieille Afrique ». Le coup de force d’Hissène Habré en 1979 met fin dans le sang au bonheur de vivre à N’Djamena. C’est l’exode. « Parachuté dans une vie d’adulte », il sent venir l’exil. Après Les jambes d’Alice (NB mai 2001), récit de ses amours, Nimrod se penche sur ses années d’enfance et d’adolescence. Sa langue est choisie pour évoquer famille, années d’études, amitiés, et exprimer une nostalgie à fleur de plume pour son pays.
Le Départ.
NIMROD