Métropolitains.

De courtes histoires, rapides, vivantes, aux personnages qui s’entrecroisent, se cherchent, sur les quais ou dans le métro. Monde souterrain : la ligne onze ou cinq, Pigalle, Abbesses, Nation, peu importe les noms. Song conduit une rame, chante de sa voix magnifique ses moments difficiles. Djemila ne sait que faire du pain de plastic, caché par son frère, qu’elle a subtilisé après la descente des flics. Joseph, ex-galeriste branché (l’un des personnages de Fabrique, NB mai 2002), cherche à se refaire en trichant au jeu. Un couple de clochards puant la pisse, la vinasse, les « oncles » musiciens roumains, des gosses bruyants délestant un couple américain, Renée, une adolescente mal dans sa peau…  Faune braillarde et grise, rires et peurs, monde d’odeurs, portraits pleins de finesse où solitude, honte, fatalisme pèsent lourd. La vivacité de l’écriture, le réalisme de ces instants de vie des paumés rendent très attachant ce puzzle pas toujours facile à suivre.