« Un jour ton nom a disparu de la liste des élèves, le silence était devenu définitif. » C’est ainsi que Véronique Poivre d’Arvor, la mère de Solenn, met fin à ce court récit. Elle avait écrit ces lignes, bouleversantes de retenue, peu après le suicide de sa fille atteinte d’anorexie mentale. Elle n’avait pas souhaité à l’époque (1995) publier ce cri d’amour et de souffrance. Patrick son mari, le père de Solenn, avait, lui, écrit à sa fille (Lettres à l’absente et Elle n’était pas d’ici). Sa mère a esquissé ce portrait, « besoin de rapprochement que procure l’écriture », souvenir des jours heureux, à l’aide des amies de sa fille, complices de classe, vacances, soirées ou voyages. Mais reviennent toujours les interrogations devant cette force inimaginable, impossible à expliquer, qui pousse Solenn à s’autodétruire, face à l’exaspération, l’épuisement et l’amour infini de ses parents. La pudeur, la tendresse attentive de Véronique Poivre d’Arvor éclairent ces fragiles instants de bonheur avant la peine insurmontable.
Pour Solenn.
POIVRE D'ARVOR Véronique