Un monde parfait

LAFITTE Philippe

Un informaticien dont les employeurs exigent de plus en plus de performances est l’objet de sourdes critiques. Il se croit espionné, critiqué et déjante peu à peu. Il imagine une cité radieuse, Un monde parfait dont il construit la maquette avec des morceaux de sucre, à l’abri des murs de sa chambre. Il choisit, pour devenir la princesse de cette cité, une jeune Indienne qui fait le ménage dans son entreprise. Il l’arrache à ses serpillières et l’enferme dans un placard de son logement. Elle vivait chez son oncle qui l’exploitait ; elle est plutôt mieux traitée par « l’homme bizarre » et réussit à retrouver la liberté tandis que son geôlier est enfermé dans un asile où il poursuit ses chimères.   Ce deuxième roman à deux voix (Mille amertumes, NB juillet 2003) n’est guère exaltant mais l’emploi du vocabulaire technique du monde inhumain de l’entreprise souligne efficacement la désespérance et la folie qu’elle génère. Le lecteur s’attache pourtant au sort de la jeune femme exploitée.