Après Prévert, les frères amis et Mac Orlan, un aventurier immobile (NB juillet 1997 et janvier 2003), l’auteur s’empare de Brassens, rencontré quarante ans plus tôt. Début difficile du chanteur avec Jeanne, la bonne dame de l’impasse Florimont (Paris XIVe) et Joha Heiman, dite Püppchen, puis lancement par Patachou et Bruno Coquatrix, et long cortège des rencontres entre amis : Brel, Trenet, Mouloudji, Léo Ferré, Guy Béart, le Père Duval, Soeur Sourire, Yves Robert, Raymond Devos, Moustaki…, mais aussi Aragon et Jean Ferrat, communistes, stigmatisant son anarchisme ; et encore, Mgr Orchampt, évêque, et le père Robert Barrès, ami d’enfance. Car, chez cet « ours », libertaire et anticlérical, Dieu et la mort font l’objet d’une interrogation permanente, alimentée aux sources de la Bible. Malgré une certaine dispersion et quelques longueurs dues à la multitude de personnages qui gravitaient autour de lui, cette biographie, riche de documentation et de témoignages, donne du « mécréant de Dieu » un portrait sympathique dans ses outrances mêmes ; le lecteur est séduit par ce poète confiné dans la chanson, généreux ménestrel des temps modernes. Biographie émouvante agrémentée de nombreux extraits de chansons.
Brassens : le mécréant de Dieu.
LAMY Jean-Claude