Premier volet de la « trilogie de Homewood », Damballah est un ensemble de récits qui racontent l’histoire d’une famille de Noirs américains. Dans Homewood, quartier noir de la ville de Pittsburgh, s’ébauche le portrait, sur près d’un siècle, de cette famille descendant d’une esclave fugitive et du fils de son maître. Au travers de morceaux de vies surgissent des portraits violents et contrastés, attachants et pleins de tendresse, d’une communauté qui fait face à la pauvreté, la peur, les crises, avec beaucoup de courage, de dignité et de grâce. Comme dans plusieurs autres de ses romans, Wideman conte Homewood, la ville où il a grandi et certains de ses personnages sortent directement de sa famille. Contrairement à Deux villes (NB janvier 2001) et à Le massacre du bétail (NB février 1999) qui sont des livres difficiles, celui-ci se lit aisément. Wideman utilise une écriture très expressive, allusive, avec peu de ponctuation, qui sert à l’évocation de souvenirs tantôt insignifiants, tantôt tragiques. Les voix de ses personnages s’enchevêtrent dans des phrases fluides et musicales.
Damballah.
WIDEMAN John Edgar