Après l’attentat de l’OAS qui a coûté la vie à deux de ses amis, la jambe au troisième, le jeune Larbi, seize ans, demeurera dans le coma tout le mois de juillet 1962. Recouvrant peu à peu la mémoire, il pense à son copain François qui a dû quitter l’Algérie sans même lui dire adieu, personnage inspiré par son ami Gérard Tabelem qu’il retrouve en 1999 pour écrire ensemble L’ami algérien (NB avril 2003). Larbi évoque le lynchage de son oncle, le boulanger Levy, le viol d’une vieille juive par un combattant de la dernière heure qui convoitait son appartement, l’arrivée des réfugiés qui investissent les logements vacants. Il assiste à des règlements de comptes sanglants où les nouveaux vainqueurs ont tous les droits. Il découvre le monde des femmes, leur sensibilité exacerbée par l’enfermement. Dans ce roman douloureux, au style vivant, non dénué d’humour, l’auteur a mis beaucoup de lui-même. Algérien vivant en France, il présente une facette de cette période passée sous silence.
Un été sans juillet : Algérie, 1962.
GUEMRICHE Salah