Dès le premier chapitre de son récit, Frédéric Mitterrand donne le ton. L’affection qu’il porte à deux enfants marocains qu’il a ramenés en France pour améliorer leur existence peut paraître ambiguë. Ensuite il raconte sa vie de pauvre petit gosse de riches : deux frères plus âgés, deux beaux-pères, une belle-mère, deux gouvernantes, des vacances dans la propriété de sa grand-mère qu’il adore. Il découvre très tôt son attirance pour les garçons, évoque ses élans, ses rencontres. Il admire et aime aussi des femmes – à l’anonymat transparent – une star, un écrivain et une Célia qu’il aurait pu épouser si… Trop souvent déçu dans son milieu privilégié, il préfère désormais les amours tarifées ou le tourisme sexuel à Bangkok ou Djakarta. Avec son éloquence coutumière, au risque de choquer, l’homme de spectacle dévoile sa « mauvaise vie » sans aucun tabou. Masquant son désarroi, sa fragilité par l’humour et l’autodérision, il assume haut et fort son homosexualité. Mais trop lucide et tourmenté, il ne semble pas être pleinement heureux.
La mauvaise vie.
MITTERRAND Frédéric