Dans ces nouvelles particuliĂšrement absconses, Peter NĂĄdas semble Ă©voquer le thĂšme de l’humiliation, dĂ©clinĂ© sous plusieurs formes. En effet, les personnages, hommes, femmes, enfants de toute condition sociale se retrouvent confrontĂ©s, dans des instants pris sur le vif, Ă la honte infligĂ©e par des persĂ©cuteurs qui profitent presque inconsciemment parfois de leur faiblesse morale, physique ou sociale.
Le mode narratif est trĂšs hermĂ©tique et le dĂ©nouement ou le retournement de situation contenu dans la nouvelle n’est pas toujours comprĂ©hensible. L’originalitĂ© du traitement de ce thĂšme est que les victimes sont aussi antipathiques que les « harceleurs » et que tout manichĂ©isme est ainsi condamnĂ©. Le lecteur a beaucoup de difficultĂ©s Ă maintenir son intĂ©rĂȘt pour des anecdotes dont la signification et les hĂ©ros laissent assez indiffĂ©rents. Pourtant Le livre des mĂ©moires (N.B. dĂ©c. 1998) avait sĂ©duit de nombreux lecteurs mais ces nouvelles Ă©crites prĂšs de trente ans avant sont sans doute des oeuvres de jeunesse.