Écrivain brillant, Anouar Benmalek a usé de tous les genres pour conter l’histoire tragique du monde arabe, évoqué notamment dans son dernier essai Chroniques de l’Algérie amère (NB mars 2003). Il adopte une grande liberté de forme et de ton avec cet ensemble de petits textes courts, entre douze mots et douze pages – aphorismes, proverbes, fables, lettres, journal intime ou théâtre et même dessin – pour la plupart en vers libres. Chacun, réaliste, brutal, imagé ou sensuel, relate, comme un instantané, une histoire simple qui dit, avec dérision et concision, le malheur commun de l’homme et des bêtes sur la terre livrée à la guerre et au terrorisme, dans une nature ingrate. Pourtant, celle-ci est belle, des enfants naissent… et la chair féminine est douce. Les textes se succèdent en éclats de verre tranchants et colorés, cruels, sensuels, bouleversants. Hanté par la mort et la violence, l’amour et la beauté, c’est un hymne à la vie et à la nature, puissant et magnifique.
Ma planète me monte à la tête : historiettes à hue et à dia pour briser le coeur humain.
BENMALEK Anouar