Chirurgien-esthéticien brésilien, condamné à une longue détention pour cocaïnomanie et vols à main armée, Hosmany Ramos écrit depuis sa cellule pour dénoncer la facilité avec laquelle les jurys d’assises se laissent manipuler, l’insensibilité hautaine de nombreux magistrats, la brutalité et la corruption de maints policiers et surtout le système pénitentiaire, véritable bouillon de culture criminogène. Ces nouvelles sont le plus souvent inspirées de faits réels. C’est le cas, notamment, de la dernière, éponyme, et la plus convaincante, qui évoque le massacre incompréhensible, en 1992, de cent onze détenus d’une prison proche de Sao Paulo, soupçonnés à tort de mutinerie. Les autres nouvelles sont généralement des récits de viols, de meurtres sordides souvent collectifs, d’actes de violence sadique, où le sang gicle à flots.
L’auteur a un réel talent et sa dénonciation des dysfonctionnements de la justice – dont le Brésil n’a pas le monopole – est sûrement louable, sinon objective. Mais le réalisme excessif donne la nausée au lecteur que la complaisance de l’auteur dans l’horreur met mal à l’aise.