Myriam, la soixantaine, est une concertiste réputée, sa vie se centre autour de son piano. Trop prise par ses récitals, elle prête peu d’attention à ceux qui l’entourent, à sa fille Lucie, dont elle a en vain tenté de faire une artiste, à son frère Philippe et à James, son agent très dévoué depuis vingt-cinq ans. L’annonce de la venue d’un petit-fils l’électrise : avant même qu’il voit le jour, elle joue pour lui ses compositeurs favoris et continue lorsqu’il est né, persuadé qu’il sera un génie de la musique. Las, il se révèle sourd-muet. Myriam s’investit alors avec les parents dans l’apprentissage du langage adapté et des jeux susceptibles de le distraire. Elle perçoit les qualités de Philippe, qu’elle sous-estimait, de James, qui meurt d’un cancer et qu’elle tente, maladroitement mais avec coeur, d’aider.
Un roman tout en finesse, où les nuances et l’évolution des liens familiaux et de l’amitié sont analysés avec subtilité. Une très belle écriture, dépouillée et pourtant imagée, achève de rendre l’ouvrage, attachant et original par son sujet, particulièrement bien traité.