Boys, Boys, Boys.

SORMAN Joy

Faute d’avoir été rassurée par un père intello, savamment désincarné, la narratrice, née dans les années soixante-dix, choisit d’abord le camp protecteur des filles. Vers vingt-cinq ans, elle s’en éloigne pour un voyage au coeur de la virilité, devenir sexy du cerveau. Prête à en découdre, à batailler, elle se fait accepter d’une bande de quatre « boys » pour qui parler est l’essentiel. Honnissant sa féminité, elle se consacre à ses ambitions réformistes, brouillant les rôles en attendant l’avènement du seul sexe viril. Pour éviter l’autarcie amoureuse, renvoyer toujours le couple vers la sphère publique, elle invente une discipline, un code de conduite, ne s’autorisant jamais de repos.

 

Un peu noyé sous un flot de propos d’un style suggestif, pamphlétaire, parfois saugrenus jusqu’à la drôlerie, on se prend néanmoins de sympathie pour cette militante féministe d’un nouveau genre ; elle exaspère son partenaire par un niveau d’exigence tel qu’elle est rejetée et s’en étonne.